Monday, July 29, 2013

Un autre monde

Les premières notes se déposent au fond de mes oreilles. Des frissons parcourent déjà ma nuque. Je connais cet album par coeur, mais ça ne l’empêche pas de me toucher à chaque fois. De m’emporter au coeur de son histoire. De me faire

Ces voix sensuelles. Ces paroles simples et pourtant si compliquées. Ces basses qui me font vibrer jusqu’au fond de mon être. Cette émotion qui monte en moi. Ces souvenirs qui se réveillent. Ça y est, je suis à nouveau dans tes bras.

Tu me caresses. Tu me sers fort. Je suis au paradis. Mon corps réagit parfaitement à chacun de tes mouvements. Nous sommes une symphonie. Plus rien d’autre n’existe que nous deux. Nous ne sommes plus qu’un, pour toujours.

La musique s’arrête. Mes bras tremblent encore. Tu n’es pas là. Tu n’es plus là. Je sèche mes larmes. J’aime cet album.

Tuesday, July 23, 2013

Les démons de minuit

3h14.


Comme tous les soirs, je réfléchis. Beaucoup trop. Je ne comprends pas les autres, et je ne peux m’empêcher d’essayer. Plus je le fais, et moins j’y arrive. Les relations humaines sont une vraie torture. Chaque évènement apporte plus de questions que de réponses. Des questions m’empêchant de penser à autre chose, de les oublier.


Comme tous les soirs, je regrette. Je regrette d’avoir dit cela. Je regrette de ne pas avoir fait ceci. Je regrette d’être humain. J’imagine comment rattraper telle erreur, ou ce qui aurait pu arriver si je n’en avais pas fait. Pourtant je ne changerais rien à mon passé. Il n’est pas parfait. Il n’est pas ce que j’avais espéré. Je le connais, il a fait de moi ce que je suis. Et comme beaucoup, ce que je ne connais pas me fait peur. L’avenir me fait peur.


Comme tous les soirs, je pleure. Parce qu’il me manque, mais aussi parce que je suis seul. Je l’ai toujours été, et j’ai peur de l’être pour toujours. Cette solitude constante devient lourde à porter. Si lourde que mes épaules me font mal à longueur de temps. Elle m’écrase alors que je l’ai choisi. Maintenant que je n’en veux plus, je ne sais plus comment m’en défaire.


Comme tous les soirs, je ne dors pas. Je me force à me coucher à une heure raisonnable, mais mon corps, ou plutôt mon esprit ne veut pas dormir. À peine la lumière éteinte que mes pensées partent dans tous les sens. Chaque moment de la journée est analysé, disséqué, rejoué. Mes espoirs se transforment en film, créant un monde imaginaire que je ne veux plus quitter. Mes questions restent sans réponse.


Comme tous les soirs, j’essaye de dormir.

3h15.

Sunday, June 9, 2013

Toy Story

Tu m’as abandonné. Maintenant que tu as eu ce que tu voulais, maintenant que je suis déchiré, tu m’as abandonné. Tu m’as tout simplement laissé là comme un chiffon usé, sans même faire attention. Tu es juste passé à autre chose. Je l’avais vu venir pourtant.

Dès le premier regard, tu m’as voulu. Tu en avais déjà plein des jouets. Mais ils ne comptaient plus, c’est moi que tu voulais. Moi, cette poupée parfaite. Tu as fait un caprice. Tu as volontairement cassé d’autres jouets. Juste pour qu’on te remarque, qu’on comprenne ce que tu voulais. Et tu m’as eu. Tu étais heureuse, enfin. Je ne te quittais plus. A toute heure de la journée, de la nuit, j’étais dans tes bras. J’étais ton nouveau doudou, celui que tu ne pouvais pas ne pas avoir avec toi. Ta nouvelle peluche sans laquelle tu ne pouvais dormir. Je me sentais utile. Je me sentais aimé. Je me sentais heureux.

Mais tu en veux plus, toujours plus. Tu en trouves toujours un plus brillant. Un qui te fait oublier le précédent. Et pour avoir le nouveau, tu n’hésites pas à utiliser celui que tu as déjà. Tu tenais plus à moi qu’à n’importe quelle autre de tes anciennes peluches, alors tu as fait attention. Tu ne voulais pas m’abîmer. Tu me protégeais. Même quand tu avais réussi ton nouveau caprice, tu dormais toujours avec moi. Tu m’aimais toujours, même si je n’étais plus ton préféré.

Jusqu’au jour où tu as arrêté. Tu n’as plus eu besoin de moi. Tu as grandi, tu es passé à autre chose. Les peluches c’est fini pour toi. Et comme pour marquer la fin d’une époque, tu m’as encore utilisé pour ton dernier caprice. Et cette fois sans te retenir. Sans me protéger. Je suis resté seul, au fond d’un placard, déchiré. Plus aucun enfant ne pourra vouloir de moi après ça. Je ne suis plus un jouet. Je ne suis plus qu’un déchet qui attend désespérément d’être jeté.

Sunday, June 2, 2013

Partir un jour


Je n’en peux plus. Cette vie ne me convient plus. Trop de pression. On attend trop de moi. Je n’arrive plus à m’endormir le soir, par peur de me réveiller le lendemain. Je n’arrive pas à me réveiller le matin car la journée qui m’attend me dégoûte. Ce rythme effréné au travail, avec 5 urgences par seconde demandant mon avis à moi, nommé expert technique d’une multinationale quelques mois plus tôt, m’étouffe. Ce besoin de me parler qu’ont mes amis, encore une fois de rechercher des conseils auprès de moi, me fatigue. Cette attention demandée par une famille que je n’ai pas choisi m’ennuie. Je suis à bout.

C’est décidé, je pars. Sans rien dire. À personne. Ni à mes parents, ni à mon supérieur, ni à ma fiancée. Je pars loin. À l’autre bout de la France, de l’Europe, du monde. Je ne sais pas où mais je pars. J’abandonne cette vie et je ne me retournerai pas. Je n’embarque aucun moyen d’être contacté, je ne prends que ma carte d’identité, du liquide et des vêtements, juste de quoi passer la frontière. Cette vie ne me convenait plus, depuis des mois. J’en étais devenu misérable. Je me suis laissé faire, il était temps que j’agisse.

Enfin. Je suis parti. J’ai juste disparu. Nouvelle identité, nouveau travail, nouvelle vie. Je n’ai plus d’attache, plus d’amis, plus de famille. Je suis libre. J’en suis à mon troisième pays en deux ans. Je ne veux plus d’attache. Plus de pression, plus de souffrance. Je veux juste vivre. Faire ce que je veux, quand je le veux, avec qui je le veux. Et dès qu’on attend quelque chose de moi je pars. Une promotion en tant que responsable d’équipe ? Je pars. Une nouvelle connaissance avec qui j’ai passé quelques nuits agréables ? Je pars. Une personne qui commence à se confier ? Je pars.

Je fuis.

Friday, April 19, 2013

Only you


C’est impossible. Impossible que tu ne m’aies pas remarqué. Nous sommes dans les même cercles. Nous nous retrouvons toujours dans les même soirées. Et depuis la première fois que je t’ai vu, j’ai su. Su que je te voulais. Su que ton corps me hanterait. Ce que je ne savais pas par contre, c’est qu’il n’y a pas que ton corps qui m’intéresserait. Au fil des conversations, j’ai appris à te connaître. J’ai découvert ton humour, ta douceur, ta profondeur. Ce n’est plus ton corps qui hante mes rêves, c’est toi. Entièrement toi.

Mais je suis invisible. Je suis là, devant toi, et tu ne me vois pas. Je saute, je te fais des grands signes, mais tu ne réagis pas. Je suis prêt à tout pour toi. Je ne pense qu’à toi. Je te veux, mais tu ne me veux pas. Pourtant je ne suis pas moche, loin de là. Je pensais être quelqu’un d’intéressant, de drôle. Tu me fais douter. Je ne comprends pas. Je sais que je me débrouille bien. Toutes ces filles que je dois repousser parce que c’est toi qui m’intéresse le prouvent. Explique moi, dis moi ce qu’il me faut faire pour t’avoir. Je le ferai. Pour toi, je le ferai.

Mais non, j’ai beau tout tenter, même l’indifférence, rien ne marche. Je reste invisible à tes yeux. Pas comme lui. Ou lui. Ou même elle. Tu me déroutes. Encore une fois, je vais rentrer avec une inconnue. Une inconnue qui n’est pas toi. Une inconnue que je ne rappellerai pas. Une inconnue que je ne regarderai pas. Parce qu’elle n’est pas toi. Et que je ne veux que toi.

Saturday, April 13, 2013

Same mistake


Quel con.

Pourquoi ai-je fait ça ? Je le savais pourtant. Je savais qu’il ne fallait pas le faire. Et c’est pas comme ci j’avais douté. Non. Dès que l’idée est apparue dans mon esprit j’ai su. Su que c’était une connerie. Su que le faire serait la goutte de trop. Mais je l’ai fait quand même. Je ne suis pas bien en ce moment, et c’est toi qui en paie le prix. Belle façon de te remercier de ton affection, de ta présence, de ton aide.

Je me suis toujours considéré comme un mec bien. Quelqu’un qui ne fait pas mal aux autres. Quelqu’un qui est disponible quand il y a besoin. Quelqu’un qui sait écouter. Évidemment, j’ai aussi toujours su au fond de moi que si je n’ai jamais agi comme un connard, c’est principalement parce que je n’en ai jamais eu l’occasion. En tous cas avant ce soir. Et bizarrement, dès que j’ai eu à choisir, j’ai plongé la tête la première dans le monde des hommes, des vrais, de ceux en qui on ne peut avoir confiance.

Heureusement ce n’était rien de grave. Tu me le pardonneras, je le sais. Mais moi je ne me pardonnerai pas. J’aurai toujours cet acte dans ma tête. Toujours cette parole cinglante que je n’aurai jamais dû te dire, surtout que tu ne le mérites pas. Mais ce qui est fait est fait. Je sais donc que je ne suis pas un mec bien. Maintenant j’attends. J’attends ton départ que je sais inévitable. Tu ne t’en doutes pas encore, mais ce soir j’ai déclenché la fin de notre histoire. Je l’ai déjà vécu, et comme un idiot je n’ai pas retenu la leçon de mes erreurs passées.

Quel connard.

Sunday, March 24, 2013

Home alone


La solitude. Ma meilleure amie sans qui je ne pourrais survivre. Quand je l’ai délaissé, j’ai souffert. Des blessures si fortes que j’en étais sonné. Abasourdi. Je ne pensais pas pourvoir ressentir une douleur aussi importante. Depuis je n’ai plus personne. Je suis seul avec moi même. Et je le vis bien.


Comment ai-je pu arrêter d’être seul ? Aucune contrainte. Aucune attente. Aucune déception. C’est parfait. Je ne souffre plus. Je ne me pose plus de question. Insomniaque depuis aussi loin que je m’en souvienne, j’ai retrouvé un cycle de sommeil normal. J’arrive même à m’endormir à des heures raisonnables. Je fais ce que je veux. Je suis de nouveau un adolescent. Sans attache, je profite de ma vie. Je joue, je regarde des films et séries, je lis, je travaille. Je suis bien. Je n’ai aucun manque. Aurais-je trouvé la solution à mon bonheur ? Je le pense.


Parfois ma famille prend des nouvelles. Pas souvent, ils sont habitués à ne pas entendre parler de moi pendant plusieurs mois. Et même lorsqu’ils m’appellent, je n’ai pas grand chose à dire. “Oui le travail se passe bien”, je fais toujours la même chose, rien de nouveau. “Oui je vais bien”. Et toujours ce petit mensonge pour finir, “oui je me fais des amis”. Ça leur convient visiblement. Moi aussi.


En tous cas jusqu’à ce que je te rencontre. Je ne sortais quasiment jamais, mais j’acceptais de temps en temps une invitation pour paraître normal. Je pensais ma vie suffisante, mais tu m’as fait voir ce qu’il me manquait. Tu m’as fait comprendre que j’avais perdu deux ans de ma vie à éviter le moindre rapprochement. Tu m’as permis de cicatriser, enfin. Ta présence seule m’a permis de guérir. Ton sourire m’a permis de ressentir. Ton regard m’a permis d’aimer. Je ne te remercierai jamais assez pour ça. Je ne t’aimerai jamais assez pour ça. Mais je sais désormais ce qu’est le bonheur, le vrai. Celui d’être dans tes bras, dans ton coeur.